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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/329

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guerite vous torturait, je trouvais cela juste…

— Mais que vous ai-je fait ! s’écria Angèle.

Le regard de Clotilde brûla.

— Trois fois, répliqua-t-elle, trois fois, vous, sa mère qu’il aime tant, vous l’avez exposé à mourir ! Voilà ce que vous m’avez fait !

La tête de Mme la duchesse de Clare se courba.

— Je vais lui payer ma dette, dit-elle, je suis ici pour cela.

— Vous vous trompez, repartit Clotilde, vous ne lui payerez pas votre dette : Je ne veux pas que vous mouriez pour lui.

Angèle se redressa :

— Vous ne voulez pas ! répéta-t-elle.

— Non, prononça tout bas Clotilde, je ne veux pas, mauvaise mère, mauvaise femme ! J’ai demeuré dans la maison où vous vîntes au lit de mort de votre mari pour tromper son agonie et le tuer dans un baiser.

— Sur mon salut !… commença Angèle.

— Ah ! interrompit Clotilde sans émotion apparente et de sa voix qui restait glacée, vous jurâtes aussi cette nuit-là. N’essayez pas de mentir avec moi. Je vous connais, et j’étais là tout à l’heure