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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/159

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fermées roulèrent doucement sur leurs gonds. Deux hommes se montrèrent à chacune des deux premières ; le faux prêtre parut à la troisième.

C’était le compte de ceux qui, tout à l’heure, étaient à table, et le mourant avait bien deviné.

Tous cinq étaient armés.

À la quatrième porte, celle de la chambre de veille, qui était restée constamment ouverte, on pouvait voir les figures avides de la religieuse et du vieux valet à tournure monastique.

Ces gens regardaient curieusement la besogne accomplie par l’homme masqué.

Celui-ci ayant rejeté le drap jusque sur la figure du mort avec un geste de colère, il y eut des rires contenus.

« Tu viens trop tard, L’Amitié ! » dit la religieuse d’une voix virile.

L’homme masqué se redressa sans témoigner ni frayeur ni surprise. Il croisa ses bras sur sa poitrine et promena lentement son regard sur ceux qui l’entouraient.

Ceux-ci s’étaient approchés et faisaient cercle. Il y avait parmi eux deux jeunes gens dont l’un surtout, bourbonien de type et ressemblant aux médaillons de Louis XV adolescent, était remarquable par sa beauté presque féminine ; d’abondants cheveux noirs, bouclés, encadraient son visage doux et fin : c’était le duc. L’autre jeune homme, celui qu’on appelait mylord, portait ses cheveux d’un blond roux brossés à l’anglaise.

Il y avait un homme aux traits énergiques, au regard dur et froid, accusant quarante ans d’âge environ, et vêtu avec une rigoureuse décence : c’était le docteur. Les autres avaient l’air de le craindre.

Il y avait ensuite deux personnages en qui la dégradation plus ancienne et plus profonde avait laissé des