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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/310

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— Moi, murmura Oscar, une croûte à casser ne me serait pas intolérable.

— Garçon ! de la viande froide !… À la place du rêve, je mets, devinez quoi ?

— Un songe, devina aussitôt Oscar qui bâilla, puis mangea.

— Vous n’y êtes pas !

— Ça m’est égal.

— Je croyais que vous me portiez de l’intérêt…

— Énormément !… mais je sèche pour une sardine à l’huile.

— Une sardine à l’huile, garçon !… Au lieu du rêve, je mets une collaboration : saisissez-vous ?

— Non, répliqua Oscar, je vous en fais trois liées à six francs, en trente, si ça vous va… veux-tu qu’on se tutoie, petit !

— Je crois bien ! répliqua Étienne, honoré jusque dans la moelle de ses os !

— Alors, procure un foie gras, pas trop éventé : je l’aime !

— Garçon, un foie gras, première tranche… Voici comment j’entends que la collaboration remplace le rêve. Les deux auteurs sont en plein dans l’action. Ils croient inventer le drame, et c’est le drame…

— Qui les invente ? l’interrompit Oscar, la bouche pleine.

— Non… je veux dire que le drame inventé par eux se trouve être une réalité, vous saisissez ?

— Je le crois, ma vieille.

— Et qu’en dites-vous ?

— Du cognac !

— Du cognac, garçon ! Il y a une polissonne de cassette qui joue un rôle…

— Est-ce le mien ?