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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/311

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— Vous êtes drôles, vous autres. La cassette est à Olympe Verdier. »

Oscar se leva.

« N’entrons pas encore dans les détails, dit-il superbement. Je désire contracter avec toi une dette d’honneur de cinq francs… et reviens m’attendre demain à la même place. Je te payerai encore à déjeuner. »

Évidemment, la fortune souriait aux débuts d’Étienne. Il avait acheté l’influence d’Oscar.

À cet instant, on descendait de voiture à la porte du Père-Lachaise. M. Schwartz, l’ancien commissaire de police, et M. Roland saluèrent respectueusement l’Inconnu.

Sur la tombe ouverte, M. Cotentin de la Lourdeville prononça le discours obligé. Il parla des torts de l’ancien régime, des excès de la Révolution, des batailles de l’Empire ; ça, ça et ça ; il montra son client (se peut-il que les morts aient besoin de ces avocats !) renonçant à la carrière des armes et se livrant exclusivement à la philanthropie. Le goût du jeu, une certaine ardeur juvénile, les passions, enfin, s’il faut prononcer le mot, rendaient plus héroïque l’apostolat de l’homme éminent que nous regrettons tous. Ces grands cœurs peuvent contenir ça et ça ; la fleur du bien, le germe du mal…

« … Certes, on ne peut pas dire qu’il fut enlevé dès son printemps, car sa centième année allait s’accomplir, mais la vigueur de son tempérament lui promettait encore une longue carrière. Il lisait sans lunettes ! »

Un murmure flatteur accueillit ce mouvement oratoire. Cotentin déclara son chagrin de ne pouvoir s’étendre sur ça et ça, et ça encore, surtout les voyages de son noble ami dans les diverses capitales de l’Europe, voyages si profitables à l’humanité ; mais il pouvait, du moins, constater, les larmes aux yeux, que ce grand