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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/312

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citoyen avait adouci les mœurs de toute une contrée et allumé le flambeau de la civilisation au fond des maquis de la Corse.

« Adieu, colonel Bozzo-Corona ! termina-t-il ; adieu, notre vénérable ami ! Du haut des cieux, votre suprême asile (demeure dernière avait déjà été galvaudé par M. Scribe), abaissez vos regards sur cette foule immense qui va emporter, dans chacun de ses cinquante mille cœurs, la sainte relique de votre souvenir !!! »

Il y avait une chose singulière. Des mots passaient dans cette foule, composée de cinquante mille cœurs. Pour ne point imiter M. Cotentin dans ses exagérations, nous dirons que ces mots semblaient destinés seulement à quelques centaines de paires d’oreilles. ÇA BRÛLE ! avait-il été dit d’abord. — Puis on avait fait circuler cette phrase sans verbe : à midi, la poule, puis des noms, et ces noms semblaient être un triage, car différents groupes s’étaient formés.

M. Cotentin, entouré de chaudes félicitations, répondait avec modestie :

« Il fallait glisser sur ça et ça… »

Pendant que la foule s’écoulait, un homme en costume d’ouvrier s’approcha de l’Inconnu qui franchissait le marchepied de sa voiture et lui dit tout bas :

« Ça brûle. Il fera jour à midi, à l’estaminet de l’Épi-Scié. On joue la poule ! »