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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/383

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— Vous fûtes condamné pour l’un, vous êtes accusé de l’autre, murmura le magistrat.

— L’hôtel Schwartz est cerné par vos agents, prononça lentement André. Je n’ai ni le pouvoir ni la volonté de fuir. »

On ne répliqua point. Il continua sa route. Ses deux compagnons étouffèrent le bruit de leurs pas.

Nous avons dû dire quelque part que les somptueux bureaux de M. le baron Schwartz, établis au rez-de-chaussée des bâtiments considérables qui donnaient sur la rue d’Enghien, avaient leurs caisses de recettes et dépenses courantes, parlant au pluriel, car la maison centralisait plusieurs entreprises distinctes. La fameuse caisse de l’entre-sol, dite principale et centrale, était comme l’âme universelle de ce grand corps et agglomérait accidentellement les fonds des diverses compagnies.

C’étaient les finances de la maison Schwartz, proprement dites, placées sous la garantie immédiate d’un homme capable et tout particulièrement sûr, M. Champion. Capacité ne signifie pas du tout intelligence ; c’est un mot qui renferme toujours une réserve de spécialisme quelconque. Sur la place de Paris, il n’y avait pas de comptable mieux accrédité que M. Champion.

Dans la circonstance où nous sommes, c’était la caisse principale qui avait reçu les énormes réalisations opérées par le banquier dans ces derniers jours et dont le motif restait un mystère pour M. Champion lui-même.

Le couloir où nos trois personnages sont engagés, aboutissait à une double porte très parfaitement close, mais dont M. Champion n’avait pas fait mention dans son poëme descriptif, récité aux voyageurs de la pa-