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Page:Fischbach, Le siège et le bombardement de Strasbourg, 1870.djvu/13

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cas de refus, du bombardement de la place. Le commandant avait refusé net, et l’on s’attendait cette nuit à entendre gronder le canon. Mais la menace de l’officier allemand ne s’accomplit pas encore.

9 août.

Le lendemain, au contraire, la confiance vint renaître dans les esprits, car on annonçait que les détachements de troupes ennemies qui avaient paru dans les communes des environs, s’étaient retirés et avaient repris le chemin de Haguenau. Ils s’étaient retirés en effet, car leur but était atteint : ils avaient reconnu les alentours de la place, l’état de ses travaux de défense, les voies de communication qui l’entouraient et qui conduisaient d’un village à l’autre. Mais ils devaient revenir ! L’imprévoyance coupable qui a si généralement présidé, du côté français, aux préparatifs de cette guerre avait régné à Strasbourg comme ailleurs, et la place n’était pas en état de défense quand l’ennemi se trouvait déjà aux portes.

La ville, d’abord, n’avait point de garnison régulière. En temps de paix, deux régiments d’artillerie, un régiment presque entier de pontonniers, deux régiments d’infanterie de ligne, deux bataillons de chasseurs à pied et des détachements des régiments du train occupaient les casernes. Toutes ces troupes étaient parties, emmenées par le maréchal Mac-Mahon.

Quand la place commença à être investie, elle avait, en fait de troupes, quelques artilleurs, quelques centaines de pontonniers, les dépôts des régiments de ligne et des bataillons de chasseurs qui avaient tenu garnison