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Page:Fischbach, Le siège et le bombardement de Strasbourg, 1870.djvu/27

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-niche de la porte du Grand-Séminaire, rue des Frères, où était établie une ambulance.

Dans la rue des Hallebardes, deux magasins situés aux nos 28 et 30 eurent les devantures trouées ; dans la rue du Chaudron, une maison fut fortement endommagée. Au Vieux-Marché-aux-Poissons, des volets furent brisés au premier et au troisième étage de la maison de M. Martin Millier , horticulteur, et deux chambres furent complètement dévastées par les éclats d’un projectile. Un obus était tombé au pied de la statue de Gutenberg, dont il avait écorné le socle en éclatant ; des éclats lancés contre le magasin de M. Robert, fabricant de parapluies, avaient enfoncé les volets et brisé les glaces de la devanture.

Dans la rue des Serruriers, un obus avait abattu la cheminée de la maison Œsinger et était tombé sur la brasserie du Léopard, située en face. Un projectile tomba sur la Monnaie, près de la place Saint-Thomas ; un autre enfonça la toiture de l’École israélite des arts et métiers, rue de la Demi-Lune, et lança des débris dans le dortoir du deuxième étage, qui, par le plus heureux des hasards, était vide ce soir-là, le surveillant ayant fait coucher les élèves au premier.

Dans la rue des Chandelles, 13, un projectile était entré par la façade dans une chambre du quatrième étage, où il exerça de terribles ravages. Un tambour de la garde nationale sédentaire, nommé Umhöfer, était couché dans cette chambre avec sa femme ; l’obus tomba près du lit, éclata avec fracas et brisa en mille morceaux tout le mobilier qui se trouvait dans cette pièce ; les époux Umhöfer furent blessés tous deux à la tête et tout leur petit avoir fut perdu. Pendant la journée tout entière on vint visiter