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Page:Fischbach, Le siège et le bombardement de Strasbourg, 1870.djvu/29

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surprise pour les habitants. Je ne sais quelle rumeur circulait au sujet d’un bombardement qui devait avoir lieu le 15 août ; on racontait que des officiers badois et des soldats l’avaient annoncé à des paysans qui étaient entrés dans la place ; dans la foule aussi l’on disait, moitié en riant et moitié sérieusement : « Qui sait si, à l’occasion de la fête du 15 août, l’ennemi qui est devant nos murs ne voudra pas nous donner une petite fête, un petit feu d’artifice à sa façon !… »

Dans l’après midi du 16 août, une forte reconnaissance, composée de cavalerie, d’artillerie et d’infanterie, sortit par la porte de l’Hôpital et la porte d’Austerlitz, pour se diriger vers le Neuhof et Illkirch, où devait se trouver l’ennemi. Les éclaireurs qu’on avait envoyés visiter les lieux revinrent sans rien signaler, et la colonne française s’avança jusqu’à ce que les Badois, embusqués en grand nombre dans les taillis au bord de la route, la surprirent tout à coup par une vive fusillade. Ils étaient en force et avaient, paraît-il, rapidement appelé à eux les détachements répandus dans la contrée. Les soldats français furent un peu troublés par la brusque décharge qui les accueillit et la cavalerie ne tenta pas de s’engager dans les taillis où les Badois étaient postés.

Le colonel Fiévet, du 16e régiment d’artillerie-pontonniers, qui commandait la sortie, s’élança pourtant en avant, pensant que ses soldats le suivraient malgré les obstacles. Au même instant, une balle le blessait à la jambe, une autre coupait le fourreau de son sabre et une troisième lardait son cheval. Il fut recueilli aussitôt et transporté en ville, dans l’ambulance établie au Petit-Séminaire.

Plusieurs artilleurs étaient tombés sous les balles en-