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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/104

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lui donnait dans le cou, en descendant jusqu’à l’épaule, augmentaient son extase. Elle se sentit ravie par les Anges comme Marie-Madeleine, enlevée dans l’espace à des hauteurs prodigieuses dont elle éprouvait le vertige. Au terme de son ascension, il lui sembla qu’une porte de pierreries plus étincelantes que la croix de Monseigneur allait s’ouvrir devant elle et qu’elle verrait Jésus dans sa gloire. Elle poussa un long soupir de bonheur. Mais elle redescendit en flottant dans l’éther, les Anges l’ayant abandonnée à la porte du Ciel.

Quand Raton reprit ses esprits, elle éprouva une grande fraîcheur. Les mains de Monseigneur s’occupaient de la dévêtir avec une sûreté qu’elle n’aurait pas eue pour Mme la Duchesse. Il la fit glisser devant lui. Presque aussitôt, elle fut toute nue et les cheveux épars. Alors, Monseigneur la prit par la taille, et, la soulevant un peu, la conduisit vers un sopha, où il la poussa doucement. Elle n’osait ouvrir les yeux et tenait les bras contre son visage. Cependant, Monseigneur, agenouillé, baisait son ventre comme une table d’autel. Ses belles mains paraissaient lisser une nappe, comme s’il eût officié…

Raton remonta plusieurs fois au Ciel. Elle était comme le ludion sous la pression du physicien. Enfin,