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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/164

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Robin a une poule
Qu’y a sept ans qui couve
Ell’ n’a fait qu’un poussin.
Maman, j’aime Robin,
Maman, j’aime Robin !

— C’est ma chanson préférée, dit l’abbé posant sa guitare à plat sur sa jambe, qu’il garda croisée, et songeant à lever la tête, sans toutefois saluer Raton, comme s’il ne l’eût pas quittée depuis la veille. Je l’ai chantée devant la Reine, et toutes ces demoiselles me la demandent… Assieds-toi, ma fille. Mme Gourdan est trop occupée pour te recevoir maintenant. D’ailleurs, il était convenu sous des termes déguisés que tu ne la verrais qu’à cinq heures. Mais tu as eu raison de prendre de l’avance, comme je te l’avais écrit et fait dire : nous aurons le temps de causer. Et puis, l’on se serait aperçu de la longue attente du fiacre à peu de distance de l’Hôtel d’Aiguillon. Peut-être l’aurait-on trouvée singulière. J’avais également posté deux solides gaillards aux alentours, dans le cas où quelque greluchon de la valetaille aurait montré de l’indiscrétion… Par exemple, celui d’hier. Comment l’appelles-tu ?

— Poitou.

— Ce coquin que j’ai percé à jour t’a laissée partir sans encombre ? Oui… Le cocher est à nous. Il a dû