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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/176

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que Marie la Bohémienne et sainte Pélagie, l’une à Alexandrie, l’autre à Antioche, demeuraient chacune dans une rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur. Je n’aurai garde d’oublier sainte Agathe, qui fut mise à Catane, par le consul Quintien, chez une maquerelle du beau nom d’Aphrodise, ni Daria, l’ancienne prêtresse de Diane, dont la porte était gardée par un lion, dans un lupanar de Narbonne.

— C’est une bien joyeuse religion que la vôtre ! dit M. Gomez, qui avait repris sa toile.

— Oh ! dit l’abbé, je ne parlerai pas de Loth incestueux qui proposa ses filles aux Sodomites à la place des deux Anges, en faisant valoir leurs talents, ni du Lévite d’Ephraïm, qui prêta lâchement sa femme aux débauchés de Gabaa, afin de préserver son ponant, ni de cent autres menues circonstances de la postérité d’Abraham qui prouvent tout au moins l’antiquité de la ruffiennerie.

« Cependant, continua l’abbé, après avoir humé plusieurs rasades, il faut toujours bien faire ce que l’on entreprend. Ce n’est pas une bonne raison que d’être une sainte pour ne remplir qu’à demi un état qui vous fut imposé. Le plus grand mérite est d’accomplir les tâches que Dieu vous propose, non seulement avec obéissance, mais avec jubilation… De la sorte, tu