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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/266

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elle n’est, elle-même, que le prélude des noces éternelles. Alors, comme les quatre Catherine, Catherine de Sienne, Catherine de Bologne, Catherine de Ricci et Catherine d’Alexandrie, martyre, tu verras la bienheureuse Vierge Marie te présenter à son Divin Fils. Environné d’une légion d’anges musiciens rangés avec ordre, escorté de saint Jean l’Évangéliste, de l’apôtre Paul et de Marie-Madeleine, le Bien-Aimé te passera au doigt un anneau d’or enrichi de perles ou de diamants, mais qui ne restera visible que pour toi seule. Peut-être même recevras-tu, à l’exemple de la sainte bolonaise, un baiser du Sauveur sur la joue. Elle en sera colorée, même après la mort, d’une rougeur pudique et charmante, elle en répandra un parfum délectable, et ton âme se fondra de plaisir comme la cire au soleil. Le glorieux Époux renouvelle parfois ce mariage spirituel. Sainte Thérèse nous apprend, avec les Pères et les Docteurs, que, dans le Sixième Degré de Contemplation, la cérémonie s’ouvre par la visite de l’auguste Trinité au centre même de l’âme. Mais, c’est, pour ainsi dire, la consommation de la vie mystique, car la vision béatifique, qui est le Septième et dernier Degré de Contemplation, est la pleine jouissance de l’essence divine, soit la confusion de l’âme avec Dieu.

» Sans nous attarder à la vision de Mme Guyon que