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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/267

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condamna M. de Meaux, si contraire au Quiétisme, et dans laquelle Notre-Seigneur lui offrit de partager une couche conjugale ; sans nous arrêter davantage à celle de sainte Christine, abbesse de Saint-Benoît, qui se livra avec Lui à l’acte d’amour, cum Christo copulata est, il faut compter, continua l’abbé, trois mouvements différents et successifs de l’âme dans cette ascèse, cette ascension vers son Créateur, ainsi que nous l’enseigne saint Denis l’Aréopagite : un mouvement circulaire, un mouvement droit, et un mouvement oblique…

— Raton, cria la Gourdan qui passait sa tête rouge de colère par l’entre-bâillement de la porte, je devrais te mettre huit jours au service des vieux !… Comment ! reprit-elle en se précipitant, j’ai sonné, tout le monde est à son poste, et c’est justement toi que l’on choisit !… Il faut que ce soit M. Nicolas, un auteur qui a fait un livre sur les maisons, pour que la tenue de la mienne laisse à désirer !… Tiens ! mets ces bas et chausse ces mules : c’est son goût. Et toi, grosse imbécile, dit-elle à Nicole, tu paieras pour deux : Je t’inflige quinze jours !

— Mère, dit l’abbé, pendant que Raton, le pied sur la cuisse de la Boiteuse, enfilait un bas de soie à coins d’or et le tirait avec application, tu te donnes trop de tintouin pour M. Nicolas qui paie des prix dérisoires, sous prétexte qu’il est l’auteur de ce Pornographe dont