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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/287

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XIV


R aton passa quelques jours dans les pleurs, se reprochant les sentiments trop humains que M. Nicolas lui avait fait ressentir lorsqu’il s’était donné pour son père. Le Divin Maître, qu’elle n’appelait plus que son Bien-Aimé depuis qu’elle brûlait davantage, n’avait-il pas voulu l’éprouver par un retour aux affections mondaines ? Ou bien, n’était-ce là qu’un piège de l’Ange menteur, auquel elle s’était laissé prendre ? Elle tremblait qu’en punition de son infidélité, le Dieu jaloux ne lui retirât pour toujours la grâce de sa visite, et elle se répétait ce passage de l’Évangile : « Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père et sa mère, sa femme et ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple ! »

L’abbé Lapin la réconfortait de son mieux, vitupérant M. Nicolas et jurant de l’apostropher sous les