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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/29

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comme vos rustauds de villageois qui vous bourrent le dos après une contredanse, en vous criant des secrets dans les oreilles : Vingt dieux ! J’voudrions ben secouer la cotte à la Raton ! Tatiguié ! j’voudrions ben mette not’ furon après son connil !… Ou cent galanteries du même genre. Ne nous parlez plus de ces marauds !… Dites-moi, Mademoiselle Raton, sans prétendre que votre boîte soit lourde — il y a bien là-dedans un caraco, un jupon, trois chemises et deux paires de bas, — nous devrions nous arrêter au Petit-More que voici, pour nouer la connaissance. On sait son monde… Il y a là du Gaillac et un petit Coteau chenâtres qui nous veulent du bien. Par occasion, vous pourriez vous remettre en cassant un morceau. Il faut être gaie, vive, alerte, pour se présenter chez M. le Duc, où tout le monde est à l’unisson. Hardi ! la petite cambrouse à Mézis, soyons griviers et mariols ! Mousse pour la Daronne, et pitanchons dans la piolle !

— Quelle langue est-ce là, Monsieur Poitou ? dit Raton. Serait-ce le patois de la Ville ? Mme la Duchesse me commandera-t-elle ainsi ?

— Ça s’appelle rouscailler bigorne, dit Poitou. Ça vient avec le temps et la compagnie. Mme la Duchesse en jabotte d’une autre qui se dévide à la Cour du Dabuche. Quand elle s’en mêle, je n’y enterve que brénicle. J’y