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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/323

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XV


R aton avait trop songé au Carmel pour ne s’y pas retrouver avec autant d’aisance que dans une demeure familière. Elle ne fut donc pas surprise de la simplicité de sa réception moins d’un quart d’heure après sa rentrée, le temps que la Prieure l’eût questionnée tout au long et mise au courant de la Règle et des coutumes. Et qu’était-ce donc que cette Règle, pour elle qui se serait pliée à l’ascétisme des Pères du Désert, avec la licence, toutefois, de passer quelques heures dans la belle chapelle qui lui représentait le Paradis ?

La Prieure lui avait donné le nom de Deodata pour l’accoler au sien afin de ne point trop surprendre les saintes filles, ni surtout de les distraire dans leurs méditations par des pensers frivoles. Puis elle l’avait conduite par la main, heureuse et souriante, dans la salle de Récréation où jasaient quarante moniales de tout âge,