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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/332

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tenue aux corrections, car elle prisait une gaieté douce et pacifique, s’en référant, elle aussi, à sainte Thérèse qui recommande, malgré tout, la bonne humeur autant que la propreté du linge et des vêtements. Elle avait enseigné à Raton divers petits jeux inoffensifs, qui distraient parfois après le repas, comme de cacher une figure de l’Enfant-Jésus dans le monastère. Celle qui la trouve la porte en triomphe aux cris de Vive Jésus ! et ce jeu peut durer plusieurs jours, pendant lesquels on invoque saint Antoine de Padoue.

— Cet amusement, avait conclu la Sous-Prieure, en manière de moralité, rappelle l’Enfant-Jésus perdu et retrouvé au Temple, ou bien sa retraite en Égypte avec Joseph et Marie. C’est ordinairement notre Révérende-Mère qui organise cette partie, amusement des jeunes et des vieilles. À ce propos, je me souviens que, voici cinquante-quatre ans, quand j’étais novice, Mère Anne-Thérèse de Saint-Augustin, notre Prieure, cacha si bien la divine image que personne ne l’a retrouvée depuis. Sur son lit de mort, se repentant de nous avoir, si j’ose dire, impatientées durant tant d’années, elle allait nous découvrir son secret lorsqu’elle rendit à Dieu sa belle âme intègre. C’était la seule faute qu’elle croyait avoir à se reprocher de tout son très-saint office. Quand l’on égare quelque chose qui ne se retrouve point, l’on ne