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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/371

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Ou bien encore :

— Deodata, une Sœur zélatrice vous a vue, hier soir après Laudes, quand vous descendiez d’ici-même, vous entretenir en bas de l’escalier avec un interlocuteur imaginaire, veux-je croire… Vous commençâtes par faire la révérence. On vous entendit crier : « Monseigneur ! » Vous vous jetâtes ensuite en des bras invisibles. Vous parûtes vous y pâmer… Allons, Deodata, ne remuez pas la tête en signe de dénégation… J’ajoute que vous avez pris la fuite en vous bouchant les narines. Si vous l’osiez, vous me diriez que c’était un enfantillage, n’est-ce pas, fillette évaporée ?… Et puis, ce matin, à Primes, précisément à cet endroit du Psaume 53 : Quoniam alieni insurrexerunt adversum me, changement complet : l’air dans les nuages, une figure ravie !… Pour un peu vous eussiez éclaté de rire. Distraction ? C’est bien cela… Faites-le croire à Sophie de Sainte-Anne, pas à moi, ma fille !…

Enfin :

— Deodata, à certains jours, l’on a remarqué que vous vous parfumiez. Toutefois, je n’ai pas trouvé d’eau de senteur dans votre cellule, quelque flacon que vous eussiez pu recevoir, naguère, des mains de ces créatures, vos amies, ou prendre sur la toilette de Mme la… Passons !… En ce moment, je me puis assurer par moi-même