XVII
onobstant les belles et fortes
paroles de l’abbé Rigaud,
Marie-Thérèse de Saint-Augustin
s’obstinait à ne voir
en Raton que le jouet du
Mauvais-Ange. Les religieuses,
tout d’abord ébranlées par les
cinq plaies des stigmates, y
compris la plaie au côté, et, de plus, la couronne d’épines,
flottaient dans l’incertitude. Mais, quand Raton découvrit
un passé encore si rapproché, elles se laissèrent dériver
vers l’opinion de leur Révérende-Mère et ne prièrent plus
au chevet de leur sœur qu’avec répugnance. Ciel ! cette
bouche s’était donnée ; ce corps s’était vautré dans la
plus vile débauche ; ces mains !… Que d’années de lessives,
de macérations et de prières pour effacer tant de
souillures, car le caractère sacré des empreintes, le sang
qui en dégouttait sans arrêt, pouvaient être œuvre du
Diable ! Et les moniales se chuchotaient que le Diable en