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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/54

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pour celle de Mlle Macée et qui lui causa la plus grande frayeur.

« Alors, Mademoiselle Raton, à ce que je vois, on préfère lire des romans que de rire avec nous quand les maîtres sont partis ?… Comme on dit, quand le chat n’est pas là… »

Et Mlle Macée montrait la Bible de Royaumont qu’elle avait prise sur le lit.

— I n’doit pas y avoir longtemps que vous repassez, reprit-elle, car vot’lit est encore chaud. C’est donc ben beau, c’que vous lisez là… Eh ben, j’ons pensé qu’vous n’osiez pas descendre en bas, ou qu’vous attendiez la montée d’vot’manger par le tour, comme c’est qu’Madame l’a recommandé. Mais j’vous l’ons apporté et j’l’ons mis à côté. V’là qu’on vous nourrit, si l’on peut dire, comme une mijaurée. Des biscuits, des chinois, une glace de Samos !… I’n’tient qu’à vous d’attraper tous les jours un bon morceau, de morfier à votre aise, comme dirait Poitou… Non ? Ben, à cause de tout ça, i’en a qui prétendent que vous f’rez tôt la fière et la faraude. Mais j’savons ben que c’est des idées à Madame, qu’elle vous chambre rapport à la vertu… J’vas vous dire un s’cret. I’z’ont manigancé à trois ou quat’ de v’ni vous rend’visite en tapinois, et j’allons prend’ du bon temps. À part ça, j’voulions vous dire que M. Grand-Jean est quasiment