Aller au contenu

Page:France - Saint Yves.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion des réalistes et des nominaux, qui a passionné toute cette époque. Pour résoudre ces doctrines, ou du moins les discuter avec quelque avantage, le jeune homme devait étudier les philosophes anciens, Platon, Aristote, et même quelques auteurs arabes, dont la science avait déjà réveillé l’Espagne. Nous pouvons nous figurer par là combien nos jeunes compatriotes durent se livrer au travail, sur leurs bottes de paille, pour profiter des leçons de leurs maîtres, et faire honneur à leur pays de Bretagne.

Nous connaissons peu de chose sur la vie de notre saint pendant ces longues années d’études à Paris. La grande pensée que lui avait suggérée sa mère fut la directrice de tous ses pas dans cette ville, où bien des dangers sans doute se sont rencontrés sur son chemin. Aussi ne sommes-nous pas étonnés d’entendre Jean de Kergoz et ses jeunes compagnons affirmer, plus tard, sous la foi du serment, que sa conduite avait toujours été irréprochable, et sa conversation empreinte de la plus grande piété. Kergoz avait été son compagnon de chambre toute l’année qu’il a habité la rue de Fouare ; Yves Suet l’avait connu, dit-il, d’abord étudiant, puis expliquant lui-même, comme Maître-ès-arts, les savantes