Aller au contenu

Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/308

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
292
POÉSIES

Ciés une sienne grande amie.
On me dist « Or n’i falés mie,
» Et s’on poet par nulle raison,
» Vous entrerés en la maison. »
Pas n’i falli ; ançois y vins ;
Mès par dehors l’ostel me tins.
N’osai noient touchier à l’uis.
Ains regardai par un pertuis.
En solas et en esbanoi
Avec aultres ma dame voi ;
D’un bel corset estoit parée ;
Lors dansoit. Hé mi ! com m’agrée
Sa manière et sa contenance !
À grant dur fis là abstenance,
Et toutes fois n’osai emprendre
D’entrer pour doubte de mesprendre ;
Car il se fait bon abstenir
De chose dont mauls poet venir.
En ceste nuit, se Diex me gard !
Je n’en oc el que le regard
Par le pertuis d’une fenestre.
Di-je en moi : « Qui te fait ci estre ?
» On se truffe moult bien de toi.
» C’est commencemens de chastoi.
» Jusques au jour droit ci seroies,
» Aultres nouvelles tu n’oroies.
» Mès cuides-tu qu’il lor souviegne
» Que ci tu es et qu’on te viegne
» Querre, pour là dedens entrer ?
» On y scet bien sans toi ouvrer ;