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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/309

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DE JEAN FROISSART.

» Encor te tien-je pour kokart
» Quant tu te tiens yci si tart.
» Va toi couchier. » Lors me parti.
Peu de repos la nuit senti,
Et encores mains lendemain,
Car on me dist : « Par Saint Germain !
» Où avés-vous anuit esté ?
» Vous eussiés moult conquesté
» S’on vous euist trouvé à point ;
» De ce n’éussiés falli point
» De parler à la bonne et belle
» Qui n’est pas ores trop rebelle :
» De vous, ains vos voit volentiers
» Trop plus que ses cousins en tiers. »
Je respondi : « Soie merci !
» Vraiement je passai par ci
» Et fui grant temps ens ou regard ;
» Mès je n’osai, se Diex me gard !
» Faire signes que hors estoie
» Pour celles que laiens véoie. »
On me dist : « Ce fust trop bien fait. »
Ensi avint de puis ce fait
Que j’estoie en celle maison
Où ma dame avoit grant raison
D’aler. Car ycelle et la rente
Estoit une sienne parente
En une chambre bien parée,
Et très joliement arrée
Tant d’orelliers com de tapis,
De courtines et de beaus lis.