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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/480

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POÉSIES

» Par une dame qui jadis,
» Il y a des ans deus fois dis,
» Fist un virelay tout pour li
» De sentement bon et joli.
» Moult fu amourouse et courtoise
» Née et nourie entre Esne et Oise. »
— « Je voeil le virelay oïr
» Dist-elle, s’on en poet joïr,
» Car comment qu’il fust jadis fes
» Si m’en sera nouveaus li fes. »
Et Jonece en present li dist,
Qui onques ne li contredist.

Virelay.

Par un tout seul escondire
De bouche non de coer fait
Ai-je mon ami retret
De moi, dont je morrai d’ire.
Helas ! que ma bouche fait,
Ne comment ose elle dire
Tout le contraire dou fait
De ce que mon coer desire.
Lasse ! je ploure et souspire ;
Et si n’ai-je riens fourfet
Fors que de ma bouche ai tret
La glave pour moi occire.
Par un tout seul etc.
Et se jamès se retret
Vers moi, Diex me puisse nuire !
Se briefment ne me remet