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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/125

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Ces messieurs se trouvèrent si bien de cette rencontre inespérée, que, depuis ce jour-là, les maraudeurs sont toujours suivis par un de leurs pareils qui ne les perd jamais de vue, et qui, de temps en temps, pousse un cri particulier (une espèce d’aboiement sec et rauque), afin que ses camarades ne s’égarent point et arrivent au moment opportun.

C’est par les mêmes raisons que le chacal suit le lion et l’hyène en criant ainsi. De là l’erreur généralement répandue sur le cri du chacal qui suit soit des maraudeurs, soit un lion, soit une hyène, et que l’on attribue à cette dernière.

Comme les Arabes s’abstiennent de voyager la nuit, surtout à pied, et que le chacal, lorsqu’il rencontre un ou plusieurs hommes, croit toujours avoir affaire à des voleurs, il m’est arrivé souvent d’être suivi, une nuit entière, par un de ces animaux, marchant quand je marchais, s’arrêtant quand je m’arrêtais, et criant, comme je l’ai dit plus haut, quelquefois à vingt pas de moi.

Dans les contrées fréquentées par le lion, les Arabes appellent le chacal qui crie de la sorte : baouêgh, et, lorsqu’ils l’entendent, ils allument des feux ou tirent des coups de fusil pour engager le lion ou les maraudeurs à passer chez le voisin.