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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/162

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Le soir du même jour, à l’heure du souper, cinquante cavaliers choisis et de chacun desquels on pouvait dire : C’est un tel, arrivaient au pas de leurs chevaux et mettaient pied à terre près de la smala du meurtrier de Lakdar.

Il y avait une grande réjouissance chez le cheik, en l’honneur de l’exécution du matin. Le couscoussou venait d’être servi, nous arrivions fort à propos.

Les chiens ayant donné l’éveil à notre approche, nous fûmes abordés par quelques serviteurs qui se montrèrent étonnés de voir tant de convives arriver à la fois.

Pendant que dix cavaliers étranglaient ces derniers avec les cordes de chameau qui entouraient leurs têtes, les autres arrivaient devant la tente du cheik et sabraient la valetaille et les invités de bas étage, dont la place était dehors en attendant les restes du dîner.

Jusque-là, j’avais laissé faire mes compagnons et ne m’étais occupé que de rechercher le cheik, que je voulais tuer de ma main.

Les abords de la tente une fois déblayés, je m’élançai le premier dans l’intérieur, où se tenaient assis en cercle, dans une immobilité complète, une douzaine de grands avec le cheik.

Un quart d’heure après, leurs têtes étaient