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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/163

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rangées avec ordre autour du plat de couscoussou encore fumant, et les cinquante cavaliers rentraient dans leurs douars respectifs, poussant devant eux un immense troupeau et chargés d’un butin considérable.

Tout cela s’était passé sans un coup de fusil et presque sans bruit, de sorte que les douars voisins de la smala du cheik apprirent notre coup de main trop tard pour le secourir.

Depuis ce jour jusqu’à l’arrivée des Français, qui ont mis un terme aux hostilités, bien des têtes sont tombées sur la limite des deux tribus ; mais jamais on n’y a vu d’autres faucons que les nôtres.

Comme on peut, en juger par ce récit, les nobles et les guerriers ont, en Algérie le monopole de la chasse au vol, et il n’est pas permis au premier venu de la pratiquer.

Les tribus chez lesquelles on rencontre des oiseleurs émérites sont : les Zmouls, les Righa, les Amers de Sétif, et les Arabes nomades qui prennent leurs quartiers d’hiver dans le Sahara et viennent passer les trois autres saisons sur les hauts plateaux qui avoisinent Constantine.

Il est rare que les Arabes gardent les faucons dont ils se sont servis pendant la saison des chasses. Le plus souvent, ils les lâchent à