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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/167

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Quand on se prépare à les lancer, on les place sur la poing du bras gauche ganté à la crispin.

La leçon se donne d’abord isolément : pendant qu’un cavalier met en liberté une perdrix dont on a rogné les ailes, ou un lièvre qui n’a que trois pattes, l’oiseleur décapuchonne un oiseau. Il est facile de comprendre que cette épreuve doit fixer l’opinion du fauconnier sur le talent de ses élèves, qui, privées de lumière et de liberté depuis un mois, se trouvent tout à coup libres et en rase campagne.

Il arrive quelquefois que le faucon ne prête aucune attention au lièvre qui court ou à la perdrix qui vole ; dès qu’il a compris qu’il est libre, il reprend avec des cris de joie la liberté qu’on lui avait ravie. De tels oiseaux ne sont jamais regrettés par les vrais connaisseurs.

Il faut dire que, le plus souvent, au contraire, dès qu’il est décapuchonné, le faucon, s’il aperçoit le lièvre ou la perdrix, ne pense pas à recouvrer son indépendance, mais d’abord à assouvir ses instincts. Il fond bravement sur sa proie, qu’on lui fait tuer, puis il se laisse prendre et remettre capuchon et entraves.

Pour qu’il soit un faucon bien affaité, il suffira maintenant de lui apprendre à obéir à la voix du fauconnier lorsqu’il rappelle. On se