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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/171

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Dans les plaines peu couvertes, les lièvres éprouvent une telle crainte à la vue du faucon, que, le plus souvent, ils se rasent en l’apercevant, Dans l’un et l’autre cas, tous les oiseaux sont successivement lâchés pour qu’ils rallient l’oiseau de tête.

C’est un spectacle plein d’attrait que celui de ces faucons fondant tour à tour sur le lièvre, qu’ils frappent de leurs serres sans s’arrêter, tandis que les cavaliers agitent leurs burnous en signe de joie et poussent des hourras à faire mourir de peur de plus braves qu’un lièvre.

Que le lièvre coure ou se rase, l’oiseau ne s’attache à lui que lorsque, étourdi par les coups qu’il a reçus, il ne donne plus signe de vie. C’est alors que, sur l’ordre du maître, les faucons sont repris, encapuchonnés, et que la chasse recommence.

Comme, une fois repus, les oiseaux deviennent paresseux, il est d’usage de ne les laisser s’acharner que sur le dernier lièvre pris ; alors on leur permet de prendre curée, afin de les encourager pour les chasses qui doivent suivre celle de l’ouverture.

Il arrive quelquefois que le lièvre, apercevant le faucon, se réfugie sous le ventre des chevaux, et que l’oiseau le poursuit jusque-là.