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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/28

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C’est à cette époque que les lions, dont l’appétit est aiguisé par le froid, font bombance aux dépens de tous.

Dans les contrées où cet animal nuisible se trouve ordinairement, les Arabes trop paresseux pour travailler eux-mêmes, font venir des Kabyles, qui, pour une somme assez modique, creusent une fosse de dix mètres de profondeur sur une largeur de quatre à cinq mètres, en forme de puits et plus étroite à l’orifice qu’à la base.

Cette fosse est toujours creusée sur l’emplacement que le douar[1] doit occuper pendant la saison d’hiver. Les tentes sont dressées en rond-point autour de la fosse, de manière qu’elle se trouve en amont par rapport au centre du douar.

L’enceinte ayant été entourée extérieurement d’une haie de deux à trois mètres, formée avec des arbres coupés à cet effet, la fosse trouve cachée à qui regarde du dehors.

Afin que les troupeaux ne tombent point dans la fosse pendant la nuit, on a soin de l’entourer en aval d’une seconde haie intérieure qui se relie aux tentes. Le soir venu, les troupeaux sont parqués dans l’enceinte, et les

  1. Réunion de tentes, qui varie entre dix et trente.