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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/92

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mangées se trouvaient dessous. Je dis à Lakdar :

— Apporte-moi une galette et de l’eau tout de suite, et que personne ne vienne ici avant demain.

Lorsqu’il m’eût apporté mon dîner, je m’installai au pied d’un olivier sauvage, à trois pas du taureau.

Je coupai quelques branches pour me couvrir par derrière et j’attendis.

J’attendis bien longtemps.

Vers les huit heures du soir, les faibles rayons de la nouvelle lune qui se couchait à l’horizon éclairaient à peine le coin de la terre où je me trouvais.

Appuyé contre le tronc de l’arbre et ne pouvant distinguer que les objets qui se trouvaient près de moi, j’écoutais seulement.

Une branche craque au loin, je me lève et prends une position offensive commode : le coude appuyé sur le genou gauche, le fusil à l’épaule et le doigt sur la détente, j’attends un instant sans plus rien entendre.

Enfin un rugissement sourd part à trente pas de moi, puis se rapproche ; au rugissement succède une espèce de roulement guttural, qui est chez le lion le signe de la faim.

Aussitôt l’animal se tait, et je ne l’aperçois