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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/94

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le voisinage d’une futaie, de porter ses restes sur l’arbre le plus touffu et le plus élevé, et de les placer entres deux branches pour les préserver des hyènes, des chacals et autres carnassiers.

La panthère habite les bancs de rochers, dans les anfractuosités desquels elle peut trouver des abris, et les ravins les plus boisés que la roideur des pentes rend inaccessibles au lion, son ennemi redouté.

Elle fait une guerre acharnée aux porcs-épics qui habitent les roches voisines de sa demeure.

Chacun sait que ces animaux ont tout le corps, excepté la tête, qui est très-petite, couvert de piquants longs, fermes et aigus, qui leur font une manière de cuirasse.

Lorsqu’ils se voient ou se croient en danger, ces piquants se hérissent, leur tête disparaît, et ils deviennent invulnérables.

Cette défense naturelle ne les protège pas contre la panthère, dont la patience et l’adresse sont telles, qu’elles attend l’animal pendant des nuits entières à sa sortie, et que, du rebond, rapide comme une balle, elle atteint et arrache d’un coup de griffe la tête du porc-épic avant qu’il ait pu voir son ennemie.

À l’époque où j’ai commencé à chasser les