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Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/236

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« C’est bien ! répondit-il d’une voix qui trahissait son émotion ; je connais cet homme, j’en réponds ; qu’on le laisse libre… Dans un instant, vous le ferez entrer. »

L’asistente sortit pour transmettre cette réponse du colonel ; les dragons qui avaient amené le vaquero s’éloignèrent, et le laissèrent seul à attendre le moment où il pourrait délivrer son message.

Nous profiterons de cet instant d’attente pour dire de l’histoire de don Rafael, depuis son départ au galop pour Oajaca jusqu’à ce jour, ce qu’il est bon qu’on n’ignore pas.

Quand la douleur causée par le meurtre de son père se fut un peu apaisée, quand le trouble mortel qu’il éprouvait depuis le terrible engagement qu’il avait pris envers lui-même commença à se calmer, une seule ligne de conduite s’offrit à sa pensée : ce fut d’aller trouver à Oajaca le commandant de la province, le brigadier don Bernardino Bonavia, et d’obtenir de lui un détachement pour se mettre à la poursuite des insurgés assassins de son père.

Malheureusement, malgré l’accueil distingué que lui fit le général, l’esprit de fermentation était tel dans la ville de Oajaca, que les quinze cents hommes qu’il avait sous ses ordres suffisaient à peine pour la contenir. Don Rafael ne put, en conséquence, décider Bonavia à affaiblir des forces déjà trop peu nombreuses.

Sur ces entrefaites, un capitaine espagnol, don Juan Antonio Caldelas, craignant les dangers auxquels étaient exposés ses compatriotes, s’occupait à former à ses frais, dans un petit endroit à peu de distance de Oajaca, une guerilla en faveur de la cause espagnole. Don Rafael, altéré de vengeance, n’hésita pas à se joindre au capitaine Caldelas, qui, de son côté, faisait aussi ses préparatifs pour marcher contre Antonio Valdès.

Caldelas n’avait pas, comme don Rafael, de motifs