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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/113

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Serapio, qui, deux fois repoussé par cette berge glissante, était revenu à l’assaut une troisième fois et s’était comporté, dans cette occasion difficile, en véritable cavalier mexicain. Nous n’étions pas cependant à l’abri de nouveaux dangers. Un moment avait suffi pour nous tirer d’une situation désespérée, mais il fallait se hâter de chercher un abri ; il ne pouvait plus être question de pousser jusqu’à l’hacienda. Le ciel, qui s’était éclairci, nous montra une route battue qui longeait le ravin. Cette route devait nous mener aux ruines du Desierto, au couvent même où fray Epigmenio avait prononcé ses vœux. Nous nous élançâmes dans le sentier battu, certains, cette fois, de ne plus nous égarer, et, quelques minutes après avoir échappé au danger d’une submersion imminente, notre petite troupe s’arrêta, avec une satisfaction profonde, devant les murs ruinés de l’antique monastère.


Après avoir attaché nos chevaux dans la cour extérieure du couvent, nous choisîmes, à l’entrée du bâtiment, la cellule qui nous offrait l’abri le plus commode, les premiers moments de halte furent consacrés à un échange de réflexions moitié bouffonnes et moitié sérieuses sur le danger auquel nous venions d’échapper. Don Romulo avoua qu’il avait