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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/129

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valoir avec attendrissement le souvenir d’une étroite liaison d’enfance. Un quatrième fut plus franc que tous les autres, et me laissa entrevoir qu’au fond de tous ces scrupules d’amitié il y avait la crainte de quelque estocade, procédé que le seigneur Peralta avait sans doute mis plus d’une fois en usage pour se débarrasser de créanciers trop pressants. — Je ne vois, ajouta-t-il, que le licencié don Tadeo Cristobal qui puisse se charger de votre affaire. Il a un cœur de roc et une main de fer. C’est l’homme qu’il vous faut. – Je courus aussitôt à la calle de los Batanes, où demeurait, m’avait-on dit, le licencié don Tadeo ; mais là m’attendait un nouveau mécompte. Don Tadeo venait de quitter son logement, et nul ne put ou ne voulut me dire où il avait élu domicile.

Découragé et abattu au terme d’une journée tout entière passée en courses inutiles, je me promenais assez tristement sous les Arcades des Marchands, donnant sur la grande place de Mexico. J’avais résolu, en désespoir de cause, de demander quelques renseignements sur don Tadeo aux nombreux écrivains publics dont les échoppes situées sous ces galeries sont autant de bureaux de renseignements toujours ouverts ; mais, arrivé sous les arcades, j’oubliai le motif qui m’avait amené dans cet espèce de bazar, rendez-vous quotidien des oisifs de Mexico, et mon attention fut entièrement distraite par le ta-