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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/130

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bleau animé qui se déroulait sous mes yeux. On s’étonnera moins de cette distraction, si l’on se figure le magique aspect de la Plaza Mayor de Mexico une heure avant le coucher du soleil. Les Arcades occupaient, en effet, presque un des côtés de cette place immense, que la cathédrale, l’Ayuntamiento et le palais du Président bornent sur les trois autres faces. Les plus belles rues de Mexico viennent y déboucher entre ces édifices c’est la rue de la Primera-Monterilla, toute bordée de boutiques élégantes ; c’est la rue des Orfèvres, presque exclusivement occupée par des joaillers ou des bijoutiers ; puis, en regard de ces rues, où le commerce européen déployait toute sa splendeur, le menu négoce mexicain semblait avoir choisi pour théâtre les sombres arcades des Marchands. À l’époque de mon séjour à Mexico, aucune innovation à la française n’était venue encore altérer la physionomie pittoresque de ces arcades, qui rappelaient assez fidèlement ce qu’étaient à Paris les piliers des Halles. De lourds arceaux appuyaient d’un côté sur de vastes magasins, de l’autre sur des pilastres au pied desquels se dressaient des boutiques abondamment pourvues de livres de piété, de rosaires, de dagues et d’éperons. À côté de ces boutiques, comme pour représenter la vente en détail à ses derniers degrés, des léperos en haillons