trafiquaient en petits articles de verroterie, et, leur fond de commerce sur un doigt de la main, poursuivaient les chalands de leurs importunes sollicitations.
De temps à autre, des vendeuses de canards sauvages en ragoût accroupies dans l’ombre des arceaux, mêlaient au bourdonnement de la foule leur cri si connu : Aqui hay poto grande, mi alma ; señorito, venga sted[1], ou celui non moins populaire et plus bref : Tamales queretanos[2]. Les passants et les acheteurs n’étaient pas moins curieux à observer que les marchands. La couleur chatoyantes des robes et des châles, l’or des manteaux, les bariolages des sarapes, formaient, sous la douteuse lumière que laissaient pénétrer les pilastres, un pêle-mêle étincelant qui rappelait les plus folles mascarades vénitiennes. C’était le soir surtout que la foule qui se pressait sous les Arcades des Marchands offrait un brillant spectacle. Le soir, échoppes et boutiques se fermaient, et les Arcades des Marchands devenaient un club politique. Assis