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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/145

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— Ah ! Et qui vous a indiqué cette maison ?

— Tio Lucas, l’écrivain public. J’ai à consulter don Tadeo sur une affaire importante.

— Don Tadeo… eh ! c’est à lui-même que vous parlez.

Le costume de cet homme, dont je ne pouvais distinguer les traits, était en effet conforme à celui que portait, quelques heures auparavant, l’amateur de taureaux dont Tio Lucas m’avait appris le véritable nom. Je me hâtai de répondre à don Tadeo, en me félicitant du hasard de cette rencontre et en lui demandant quelques instants d’audience.

— Très-volontiers, répondit-il, je suis tout prêt à m’occuper de votre affaire ; mais entrons d’abord dans cette maison ; nous y causerons plus à l’aise.

Et il frappa en même temps du pommeau de sa rapière à la porte contre laquelle il était adossé.

— Ma profession, ajouta-t-il, m’oblige à prendre quelques précautions ; vous comprendrez tout à l’heure pourquoi. Ne vous étonnez pas trop de mon singulier domicile. On vous aura dit que j’étais un orignal, et on a eu raison…

Don Tadeo s’interrompit, la porte de la maison mystérieuse venait de s’ouvrir avec un grand bruit de chaînes. Le portier, un falot à la main, s’inclina respectueusement devant le licencié, qui me fit un signe de le suivre. Nous traversâmes rapi-