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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/148

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dois donner la préférence a ce cavalier que j’ai rencontré avant vous.

– De grâce, écoutez-moi d’abord, seigneur licencié, interrompit un autre personnage aux yeux louches, aux cheveux grisonnants, et qui portait un costume aux couleurs éclatantes, j’ai aussi à vous demander un avis.

— Ah c’est toi, Navaja répondit don Tadeo en toisant le Mexicain, qui parut se troubler sous ce regard sévère. Est-il encore question de la mauvaise affaire…

— Chut ! s’écria à son tour le Mexicain. Puisque c’est votre bon plaisir ; je prendrai le troisième rang.

Il avait suffi a don Tadeo de faire allusion à deux épisodes, sans doute peu édifiants, de la vie de ses clients pour être débarrassé immédiatement de leurs importunités. J’admirai cette puissance que donnait à mon compagnon une expérience acquise évidemment au prix d’un commerce intime et périlleux avec les plus dangereux héros de la bohème mexicaine.

— Ah çà ! me dit enfin don Tadeo en se tournant vers moi, pourrais-je savoir maintenant, seigneur cavalier, qui vous êtes et quelle affaire vous amène ? Il faut qu’elle soit bien délicate, car on ne recourt à mon intervention que pour résoudre les difficultés que mes confrères jugent insurmontables. C’est