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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/215

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Aussi mon parti est-il pris : je ne resterai pas à Manantial un jour au-delà de celui qui nous éclairera demain. Cependant c’est un rude effort que je fais en m’éloignant, car, à présent plus que jamais, j’aurais voulu rester dans ce village, qui m’est moins cher parce que j’y suis né qu’à cause de celle qui l’habite.

– N’y aurait-il pas moyen de concilier votre devoir avec votre amour ?

— Il y en aurait bien un qui consisterait à trouver un ami dévoué à qui je déléguerais mes pouvoirs ; un hôte fait partie de la famille, et, en cette qualité, seigneur cavalier, vous pourriez me remplacer, vous mettre en quête du meurtrier que je poursuis et qui ne saurait vous refuser la revanche que vous lui demanderiez les armes à la main.

— Ce serait en effet une mission bien glorieuse, mais je craindrais beaucoup de me trouver au-dessous d’une pareille tâche, répondis-je modestement ; tout ce que je pourrais vous promettre serait de vous accompagner dans vos recherches et de vous aider au besoin.

– C’est une offre que je ne refuse pas, répondit Calros nous partirons donc après-demain matin.

Ce point délicat une fois réglé à notre mutuelle satisfaction, et surtout à la mienne, nous songeâmes à passer la nuit le plus commodément possible.