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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/231

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rival s’avança de nouveau au-delà du cercle et reprit :

Le diraj a ese tu amante,
A ese mi competidor,
Que si trae jierro y valor
Que se me pare delante[1].

Calros reprit avec un calme sourire en donnant la réplique :

Que se me pare delante,
Este traidor, falso amigo.
Dile, mi vida, al tunante
Que el valor anda conmigo[2].

Soit qu’elle cédât à la fatigue d’une danse trop prolongée, soit que l’émotion générale qui se manifesta au dernier couplet chanté par son adorateur l’accablât, Sacramenta cessa de danser et revint à sa place ; les autres danseuses l’imitèrent. Instruits par l’expérience à ne pas attendre le commence-

  1. « Tu lui diras, à ton amant, — à ce rival, — que, s’il a du fer et du cœur, — il se mette face à face avec moi. »
  2. « Qu’il se mette face à face avec moi, – ce traître, ce faux ami. — Dis-lui, ô ma vie, à ce vagabond, – que la valeur marche avec moi. » On remarquera que j’ai conservé dans le texte de ces couplets l’orthographe particulière aux Jarochos.