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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/251

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sous l’orage. J’eus beau héler cet homme de toute la force de mes poumons, la violence du vent empêcha ma voix de parvenir jusqu’à lui. Tout à coup une détonation lointaine se fit entendre. À ce bruit, comme à un signal impatiemment attendu, le cavalier donna de l’éperon à son cheval, qui partit au galop dans la direction des bois de Boca-del-Rio. Les arbres l’eurent bientôt dérobé à ma vue, et je ne songeai plus qu’à découvrir à mon tour, au milieu des lianes et des taillis, l’étroit sentier qui aboutissait au village. Comme j’avais lieu de l’espérer, une fois sous le couvert des arbres et abrité contre la furie du vent, je pus cheminer plus à l’aise. À mesure que je m’enfonçais dans le bois, le bruit des vagues allait en diminuant. Je marchai une heure environ sous des voûtes épaisses de verdure, au milieu d’une obscurité complète, et ce fut presque avec regret que j’aperçus de nouveau, par une éclaircie, la ligne d’écume qui annonçait la mer. J’allais arriver au village de Boca-del-Rio, ainsi nommé de sa situation près de l’embouchure d’une rivière ; mais, au sortir du bois, un spectacle trop intéressant m’attendait sur la plage, pour que je ne me décidasse pas à faire une courte halte.


En dépit de la violence de la tempête, toute la