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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/259

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curité, nous cacher complétement. Sur l’observation du pilote, ce fut le poste que nous choisîmes pour y épier les maraudeurs.

L’attente ne fut pas de longue durée. Une troupe d’hommes à cheval ne tarda pas à longer le cours d’eau et à faire son apparition sur la plage. Arrivée à peu de distance des mangliers, la troupe fit halte comme pour s’orienter, et un cavalier s’avança seul et avec précaution.

— Le coquin est allé chercher du renfort, dit le pilote à voix basse.

— Et des mules de charge sans doute aussi pour emporter le butin, reprit un des riverains.


Dans le cavalier qui s’était détaché en avant, je reconnus parfaitement l’homme dont les allures suspectes m’avaient inquiété dans le trajet de Vera-Cruz à Boca-del-Rio. Étonné sans doute de trouver la plage aussi déserte après l’avoir laissée si bruyante, cet homme, toujours enveloppé dans son large froc bleu, continua de reconnaître silencieusement les lieux, et s’avança près des mangliers. Après quelques secondes d’examen attentif, il alla rejoindre ses camarades. On distinguait déjà quelques-uns des débris de la goëlette que le flot portait vers la plage. C’était un indice certain que des épaves plus précieuses ne se feraient