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Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/90

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trâmes dans le village, bruyamment salués par une centaine de chiens affamés qui se suspendaient en hurlant à la queue de nos chevaux. Notre arrivée mit tout en émoi. Des figures cuivrées paraissaient et disparaissaient sur le seuil des cabanes. Nous nous demandions, assez inquiets, s’il ne fallait pas renoncer à trouver un gîte au milieu d’une population qui cherchait à se barricader contre nous, lorsque fray Serapio, ayant saisi un Indien par sa chevelure flottante, parvint à se faire indiquer une espèce d’auberge vers laquelle nous nous dirigeâmes.

À peine nous étions-nous arrêtés devant la prétendue hôtellerie, qu’un grand drôle, un de ces métis si nombreux au Mexique, très-reconnaissable à son teint, entr’ouvrit un des vantaux de la porte, retenu par une chaîne de fer suivant l’usage : c’était le maître de l’auberge qui venait parlementer avec nous.

— Je n’ai ni écuries, ni maïs, ni paille à offrir à vos seigneuries, dit le métis d’un air rébarbatif ; ainsi vous ferez bien de passer votre chemin.

— Va-t-en au diable, dit l’officier, avec ta paille, ton maïs et tes écuries ! nous n’avons besoin que d’une chambre telle qu’il la faut à des chrétiens et à des officiers. Ouvre, ou j’enfonce ta porte.

Et, à l’appui de cette injonction, le capitaine don