bler de douleur si je ne m’étais pas mis en état de justifier
l’espérance qu’elle venait de concevoir. Je me couchai
sur elle, et, collant ma bouche sur sa bouche, je
lui mis mon vit dans la main. Il était encore mou, mais
je crus que son secours hâtant l’effet des pastilles, il
serait bientôt dans l’état où je le souhaitais. Elle le
serrait, elle le remuait, elle le branlait et rien n’avançait.
Je fis des efforts cent fois plus grands que ceux
que je venais de faire avec madame Dinville. J’avais
beau faire, un froid mortel m’avait glacé le corps ! C’est
Suzon, disais-je, c’est ma chère Suzon que j’embrasse ;
et je ne bande pas ! Je baise ses tétons, ses deux charmants
tétons que j’idolâtrais hier : ne sont-ils plus les
mêmes aujourd’hui ? Ils n’ont rien perdu de leur rondeur,
de leur dureté, de leur blancheur. Cette peau que
je touche est aussi douce et aussi belle qu’elle l’était
quand sa vue m’enchantait. Ses cuisses, que je presse
contre mes cuisses, ne sont-elles pas brûlantes comme
elles l’étaient hier ? Elle les écarte, j’ai le doigt dans
son con, hélas ! et je n’y peux mettre que le doigt !
Suzon soupirait de ma faiblesse ; je maudissais le funeste présent de madame Dinville. Je m’imaginais qu’elle avait prévu ce qui devait m’arriver en sortant de chez elle, et que, pour me désespérer, elle avait voulu achever, avec ses pastilles, l’épuisement où elle m’avait mis. L’opiniâtreté de ma froideur confirma si bien cette pensée, que quelque honte que j’envisageasse à avouer mon impuissance à Suzon, j’étais prêt à le faire, quand je sortis d’embarras d’une manière à laquelle je n’avais pas lieu de m’attendre. On va penser que l’amour fit tout à coup un miracle en ma faveur, que je bandai, que j’enconnai, que je foutis ? Point du tout. Une main invisible, ouvrant avec fracas les rideaux de mon lit, vint