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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/269

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Outamaro

mentaire, et avec des figures quelquefois un peu traitées en charge, pourraient bien faire partie de la série des sept planches, possédées par MM. Gonse et Bing.

Avec ces deux impressions en sourimonos, Gillot possède une planche de chevaux en liberté un peu différente de celle de M. Gonse, et où des chevaux légèrement pourpres, légèrement bleuâtres, des chevaux ayant une parenté avec les chevaux de Delacroix, se livrent à un galop furibond, sous un ciel barré par un nuage rouge, fait, comme sur les boîtes en laque de Korin, par de grosses lignes, brisées et interrompues çà et là, qui les fait ressembler à une suite de longs tirets.

Je trouve encore, chez M. Gillot, une série de planches tirées en sourimonos, d’un format pas ordinaire, — des planches qui ont la forme allongée des kakemonos, et qui n’en sont pas.

L’un de ces sourimonos (H 32 c. L 15 c.) représente une apparition fantastique.

Sur le gris de la nuit qui met au haut du ciel une bande toute noire, une espèce d’homme-goule, dans une robe blanche de fantôme, sa longue chevelure inculte, balayée devant lui par le vent, brandit au-dessus de sa tête, la colère d’une main de squelette, tandis que de sa bou-