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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/114

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CONTES D’ITALIE

argentés scintillent ; ils entourent de petites boucles le haut front, les tempes et la peau bronzée des joues : sans doute est-il impossible de lisser ces cheveux-là.

Le visage est austère et rude ; qui l’a vu ne l’oublie pas ; il y a quelque chose de profondément antique dans cette physionomie sèche, et quand on rencontre le regard droit et sombre de ses yeux, on pense involontairement aux torrides déserts de l’Orient, à Débora et à Judith.

La tête penchée, la femme crochète ; l’acier de l’instrument étincelle ; le peloton de laine est caché dans une poche quelconque du vêtement, mais il semble que le fil rouge sorte de la poitrine de la femme. Le sentier est escarpé et capricieux, on entend les pierres crisser en dégringolant, mais la vieille descend avec autant d’assurance que si ses pieds eux-mêmes voyaient le chemin.

Voici quelle est son histoire. Peu après