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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/139

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LA MORT DE GIOVANNI TUBA

Pareilles à des oiseaux dans l’air, les crevettes barbues volent dans cette eau lumineuse et caressante ; des crabes-ermites rampent sur la pierre, traînant après eux leur demeure ornée de dessins ; écarlates comme du sang, les étoiles de mer se meuvent doucement ; les clochettes lilas des méduses s’agitent sans bruit ; parfois, sous une pierre, surgit la tête irritée d’une murène aux dents aiguës ; son corps, serpentin tout constellé de taches magnifiques, ondule ; comme une sorcière de contes de fée, mais plus hideuse et plus terrifiante encore, une octopode grisâtre s’étale soudain dans l’eau, tel un chiffon sale, et s’élance avec rapidité, semblable à un oiseau de proie ; puis voici la langouste qui avance lentement en mouvant ses barbes longues comme des ramilles de bambou. Quantité de merveilles de tous genres apparaissent ainsi dans l’eau transparente, sous le ciel aussi clair mais plus vide que la mer.

La mer respire, son sein bleu se soulève rythmiquement ; les vagues vertes, puis