Aller au contenu

Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
CONTES D’ITALIE

l’escalier. Sa grosse tête, coiffée d’un chapeau mou de couleur grise, est lourdement penchée. Il tient ses mains dans les poches de son gilet, ce qui le fait paraître encore plus large et anguleux. Il est vêtu d’un costume blanc et chaussé de bottines également blanches, à semelles souples. Sa bouche est entrouverte, en une grimace maladive qui découvre des dents jaunes et inégales ; sur la lèvre supérieure se hérisse une déplaisante moustache noire, dont les poils sont rares et rêches comme du fil de fer. L’homme a la respiration difficile et fréquente ; ses narines frémissent sans cesse, mais sa moustache ne remue pas. Il marche en ouvrant d’une manière hideuse ses courtes jambes ; ses yeux immenses examinent la terre d’un air las et ennuyé. Il y a sur ce petit corps beaucoup de grosses choses : une grosse bague d’or, où est enchâssé un camée, à l’annulaire de la main gauche ; une grosse breloque d’or incrustée de deux rubis à l’extrémité du ruban noir qui tient lieu de chaîne de montre ; à la cravate bleu foncé,